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Vers Pokhara + début du Trek - Népal 2/2

  • Photo du rédacteur: SoVagabondages
    SoVagabondages
  • 15 avr. 2019
  • 12 min de lecture

Dernière mise à jour : 21 déc. 2019


Après avoir salué (non sans émotions) notre petite famille , et bouclé nos lourds paquetages , nous prenons la route de Pokhara très tôt le matin. Après un petit déjeuner copieux et un bon thé noir (nous en sommes à 5 ou 6 par jour depuis le début du voyage) , nous quittons notre guesthouse familiale et nous rendons à la gare de bus.

Il était hors de question pour moi d'emprunter la voie des airs pour faire ce trajet : les petits "coucous" qui desservent Pokhara sont minuscules et étant donné ma peur de l'avion ...

Nous négocions donc, comme il est de coutume de le faire dans ce pays, le prix de nos billets de bus et embarquons. En plus du conducteur, un jeune homme est chargé de prendre en charge les passagers : il nous accorde tout juste un regard, nous donne une bouteille d'eau et ne s'adresse qu'à Sundar pour lui demander de s'occuper de nos bagages ... cette situation nous met mal à l'aise. Il est hors de question que notre ami devienne notre boy !

A ce moment là autant vous dire que notre condition de "touristes" nous pèse un peu.

Nous allons mettre une bonne heure pour sortir de la ville : les bouchons sont déjà denses à cette heure matinale. L'état de la route aura raison du pneu de notre véhicule déjà vieillissant à la sortie de la ville ! Nous nous arrêtons donc une bonne heure et demi pour que le co-pilote chargé de notre accueil (qui est aussi mécanicien visiblement) change la roue à l'aide de quelques passagers népalais qui eux aussi se transforment en mécaniciens de fortune et en agents de la circulation. L'état de la nouvelle roue ne semble pas bien meilleur que celle que nous venons de changer ! Le matériel neuf est trop couteux pour ce genre de véhicule ! Mais ça fera l'affaire ! Nous voila repartis !

Les cols pour quitter Katmandou sont effrayants : nous frôlons le bord de route (sans la moindre barrière de sécurité) , notre chauffeur double des camions énormes et fumants en pleine montée en klaxonnant comme un fou ! Nous constatons avec effroi que les accidents sont fréquents ... nous pouvons voir en contrebas des bagages et des navettes défoncées au fond du précipice ... Nous sommes ballotés mais tentons temps bien que mal de nous détendre car la route est longue : 8h pour atteindre l'ouest.

Heureusement que nous avons opté pour le bus "à touristes" plus confortable sur les conseils de Sundar et "plus sur" d'après lui.

Notre transport s'arrête régulièrement pour nous permettre de nous restaurer. Des vendeurs ambulants nous proposent des paquets de fruits ou de friandises par les fenêtres du bus lorsque nous sommes au ralenti. Cet axe est le seul accès pour se rendre à l'ouest du pays : il est donc très fréquenté quel que soit le moment de l'année. Nous voyons le paysage évoluer tout au long de la route, montagnes , campagnes verdoyantes, grands fleuves : Ce pays est vraiment coincé entre les montagnes ! Nous voyons aussi beaucoup de piétons au bord de cette voie rapide ! Des écoliers principalement, des hommes se rendant au travail (?) et aussi des femmes rendant visite à leurs familles chargées de lourds sacs de marchandises. La saison des pluies n'arrange pas notre périple , des écoulements de boue et de branches ralentissent parfois la circulation. Nous allons mettre 10h30 au lieu des 8 initialement prévues.

Enfin : nous arrivons à Pokhara et prenons un repos bien mérité dans un petit hotel charmant réservé par Sundar. C'est avec la plus totale confiance que nous nous laissons porter par lui désormais.

Après une après midi de repos (avec des puces de lit! ) une douche rapide et un petit repas brochettes le soir dans un restaurant fréquenté uniquement par des locaux , nous découvrons Pokhara, ville très clairement touristique ! Mais nous n'y resterons pas longtemps car le lendemain matin tôt , nous partons pour un trek de 5 jours dans les montagnes.

Après une bonne heure et demi de cols en zigzag nous arrivons au point de départ de notre périple pédestre. Nous voyons avec tristesse sur le chemin de nombreux enfants travailler sur des chantiers.

Nico a un sac de 15kg et 11kg pour le mien : autant vous dire que nous sommes chargés . Nous avons cependant fait le choix de porter nous même nos affaires : hors de question d'avoir recours à l'aide d'un porteur ... nous ne souhaitons pas encourager ce genre de pratique que nous trouvons cruelles et peu respectueuses ; nous allons hélas remarquer tout au long de notre périple que nous sommes pratiquement le seul groupe à avoir fait ce choix ...

Nous avons emporté ce qui nous semble être le minimum pour 5 jours de marche dans la montagne . Notre guide lui ... se contente d'un tout petit sac à dos qui , on le découvrira plus tard, ne contient pratiquement pas de vêtements de rechange . Notre ami se contente d'un parapluie, d'un fond d'eau ainsi que quelques barres de céréales : Quel homme ce Sundar ! Autant de minimalisme nous surprend et force complètement l'admiration .

Jour 1:

Le début de la marche se fait facilement : c'est relativement plat ... mais ça ne va pas durer ! Le temps est bien moins clair dans les montagnes et la vue est hélas couverte. Nous profitons néanmoins d'une magnifique vue sur les rizières: les premières que nous voyons de notre vie ! C'est avec une émotion immense que nous passons les portes de la " Annapurna conservation area" ce si célèbre massif de montagnes ! L'Himalaya ! nous y sommes ! Nous découvrons alors quelque chose de déconcertant : ces chaines de montagnes sont habitées ! partout tout au long de notre route fleurissent des petits villages et des minuscules restaurants ! Le trekking fait clairement vivre toute cette partie isolée du Népal.

Les maisons transformées en guest houses sont nombreuses .Parfois elles sont transformées en échoppes de fortune ou en café . Pour notre plus grand plaisir , nous dégustons le thé et les plats préparés par les habitantes de la région. Ici par contre, il n'y a pas de routes : tout se fait à pieds ; des caravanes de marchands avec ou sans animaux de portage sillonnent ces chemins pour approvisionner les différents villages en nourriture et en eau potable. L'électricité est fluctuante , les coupures de courant très régulières surtout à cette saison mais étonnamment lorsque l'électricité fonctionne le réseau internet est très performant et l'accès wifi disponible dans tous les villages de montagne. A la fin du premier jour nous attaquons les escaliers sans fin.

Notre première Guesthouse nous offre un confort rudimentaire et bien mérité. La chambre est très humide (comme à peu près tout dans ces montagnes) le lit nous parait presque mouillé lorsque nous nous allongeons dedans mais qu'importe ! Nous sommes ravis d'être là ! Nous passons une agréable soirée avec Sundar et un autre guide à papoter; gouter la bière locale et à jouer aux dés en rigolant.

Jour 2:

Le deuxième jour le temps est toujours couvert et la pluie menace . Nous arrivons cependant à Ghorepani (2875 mètres d'altitude déjà) sans trop nous mouiller mais nous ne voyons pas la fin de ces escaliers et nous commençons à être un peu malades ... Heureusement nous avons été prévoyants et avons emporté les médicaments nécessaires à la poursuite du trek malgré la nausée et les maux de ventre. La guesthouse qui nous attend est impressionnante ! Immense ! Avec un énorme poêle à bois au milieu de la salle commune et 5 ou 6 personnes en cuisine . La cuisine est très bonne et le feu au milieu de la pièce nous permet de suspendre nos affaires pour les faire sécher . Ghorepani se trouve sur un sentier majeur reliant plusieurs autres villages ainsi que le camp de base de l' Annapurna, ce qui explique pourquoi il y a autant de passage de touristes ici. Notre chambre est sans doutes la plus confortables du trek , avec eau chaude et salle de bain privée ! Fini les virées dans le froid et dans le noir pour aller faire pipi ! Le trek n'a commencé que depuis 2h mais les journées sont très longues et s'étirent à l'infini: nous profitons de chaque instant et avons l'impression d'être dans ces montagnes et dans cette jungle depuis une éternité .

Nous dormons pratiquement tout l'après midi après notre arrivée tant nous sommes à plat. L'altitude ? la marche ? le fait d'être malades ?

Jour 3:

Le lendemain matin nous partons à 4h du matin pour atteindre le point de vue de Poon Hill, point culminant de notre ascension : 3210 mètres d'altitude. Le temps n'est hélas pas avec nous : la vue est totalement couverte , nous ne pouvons apercevoir qu'un tout petit bout de montagne. Nous redescendons un peu déçus (et toujours malades) à la guesthouse pour prendre un petit déjeuner et attaquer la vraie journée de marche.

Le temps est très brumeux et il y a des sangsues partout ! Une véritable invasion de vermisseaux noirs qui essaie de traverser vos chaussettes pour vous croquer ! Les touristes que nous croisons hurlent en essayant de s'en débarrasser ! Nous mettons du sel dessus pour les décoller : rien d'insurmontable et petit moment de franche rigolade. Notre guide se fait mordre les mollets à plusieurs reprises.

En fin de journée, ça commence à être dur physiquement et mentalement. Aujourd'hui, 6h de marche. La météo devient abominable et nous prenons une pluie diluvienne sur la figure avant d'arriver au prochain village. Des torrents de boue et de pierres dévalent les escaliers , nous avons de l'eau jusqu'au genoux ! Les pieds dans l'eau et l'humeur dans les chaussettes , nous nous battons contre notre mental et puisons dans nos ultimes réserves pour arriver à Tadapani sans se faire mal.

Sundar est bien au sec sous son parapluie ! Nous essayons de faire sécher nos chaussures sur le petit poêle de la guesthouse : peine perdue. Nous discutons et passons la soirée avec 2 femmes espagnoles elles aussi trempées jusqu'aux os. Sundar et Nico jouent aux dés pendant que je me repose.

Jour 4:

Nous n'avons pas pris de douche depuis notre arrivée à Ghorepani car il n'y a pas d'eau chaude et il fait très froid, je ne regrette pas d'avoir emporté des lingettes bébé et un bon manteau bien chaud ! Ce matin je me réveille à 4h pour assister à un spectacle incroyable ! Une vue sur les montagnes ! enfin ! Je réveille vite Nico pendant que le guide qui s'occupe du groupe de femmes espagnoles réveille le reste de la guesthouse : ses deux clientes. L'avantage de la saison des pluies , c'est que vous avez la montagne pour vous tout seul ou presque !

Ils sont là le : Annapurna South, Hiunchuli and Machapuchare. Ce dernier est considéré comme particulièrement sacré par la population locale et par conséquent interdit aux alpinistes. Il culmine à 6 993 m. Selon les Hindouistes c'est là demeure du dieu Shiva (merci wikipedia) . Nous nous sentons privilégiés. Cette petite éclaircie nous redonne du courage. Nous prenons notre petit déjeuner remplissons nos bouteilles et nos réserves de papier toilette (les népalais n'en utilisent pas mais en vendent pour les touristes dans les guesthouse) puis reprenons la marche. Notre petit groupe traverse la jungle l'œil et les oreilles aux aguets en espérants observer des singes : sans succès.

Nous arrivons tôt au village suivant. Nous visitons un musée pour rester à l'abri de la pluie et essayons les tenues traditionnelles Gurung (ethnie tibéto-birmane himalayenne vivant dans la région depuis des siècles) Une adorable vielle dame nous habille, elle ri beaucoup en s'occupant de Nico , elle a un mal fou à trouver une tenue à sa taille ! Moment de découverte et de partage émouvant qui restera gravé dans nos mémoires.

Jour 5:

Dernier jour de marche avant de retour "à la civilisation" : nous avons des courbatures atroces aux cuisses et aux mollets mais sommes très fiers de nous. Nous avons du mal à croire que des enfants en bas age puissent faire autant de chemin chaque matin pour descendre vers l'école la plus proche; ils sont adorables dans leurs petits uniformes. Il y a des dizaines d'écoliers de 3 à 12 ans dans les rizières le matin . Il y a des cascades partout sur les flans des montagnes la vue est splendide. Une chienne nous suit partout pendant la descente en espérant avoir des biscuits, la pauvre n'a certainement ni propriétaire ni maison et elle suit Sundar à la trace sur plusieurs kilomètres.

Nous avons vu des choses incroyables , des paysages variés , rencontré des gens incroyables. Sundar a été attentionné et tellement patient avec nous ! Nous le remercions à plusieurs reprises et espérons pouvoir revivre pareille aventure un jour.

De retour à Pokhara nous prenons du repos et en profitons tout de même pour faire un petit tour de bateau et visiter le minuscule temple sur l'ile que nous avions aperçu un peu plus tôt . Nous apprenons que la plupart des Népalais ne savent pas nager et comprenons mieux pourquoi ce moment de détente semble un peu stressant pour eux. Nous promettons à Sundar de lui montrer la mer s'il parvient à venir en Europe un jour.

Le lendemain, nous reprenons le bus et abandonnons notre ami en cours de route : nous avons décidé de faire un détour par Bandipur (ne pas confondre avec Bandipur en Inde) et Gorkha avant de revenir sur la capitale. Nous confions le reste de nos médicaments non utilisés à Sundar pour qu'il en fasse profiter sa famille en cas de besoin ou les gens de son village natal.

N'hésitez pas à en faire de même si vous y allez ! Certains médicaments sont difficiles d'accès pour eux !

Nous laissons tomber notre idée initiale : la réserve de Chitwan au sud. Elle est difficilement accessible en saison des pluies et nous avons peur de la façon dont les éléphants sont traités . De plus nous avons envie de sortir des circuits à touristes pour découvrir réellement la vie des népalais.

Bandipur :

Attention si vous voyagez dans les petites navettes avec les locaux et que vous tenez à ne pas perdre votre sac : ceux ci sont souvent déposés sur le toit du véhicule sans attache et sans protection contre la pluie ... autant vous dire qu'il n'est pas rare que les bagages tombent ou se mouillent : insistez pour les garder dans le véhicule avec vous !

Nous resterons 3 jours à Bandipur , encore un peu malades nous passerons notre temps à nous balader dans le centre piéton principalement et à dormir ! Il y a de nombreux chemins de balade aux alentours qui offrent un joli panorama sur la ville. Et aussi une grotte à visiter.

Nous croisons un petit couple de français qui revient de Chitwan et qui nous confirme que nous avons pris la bonne décision même si c'est avec un petit pincement au cœur que nous avons renoncé à voir les éléphants. Notre groupe devise gaiement et nous partageons en rigolant nos expériences respectives . Nous avons fait vivre ce petit restaurant pendant de longues heures par une après midi particulièrement pluvieuse . Nous avons même eu droit à de la musique française en fond sonore ! Quelle délicate attention ! Nous dégustons des plats de riz frit et mangeons des momos au poulet préparés avec amour.

Nous avons opté pour un joli petit hotel dans la rue principale assez cher pour le Népal (environ 38 euro la nuit) mais qui reverse une partie de ses bénéfices pour l'éducation locale (construction d'écoles etc) .

--> je vous laisse le lien ici pour ceux que ça intéresse : http://www.bandipurchhen.com

Nous apprenons aussi à prier dans un petit temple avec une dame qui semble être la gardienne ... elle ne parle pas un mot d'anglais et s'amuse de notre incompréhension. Nous partageons une délicieuse mangue avec elle .

Gorkha:

Nous trouvons sans mal un transporteur privé à l'entrée de Bandipur qui nous propose un chauffeur pour nous emmener jusqu'à l'ancienne capitale Gorkha . Elle unifia un certain nombre d'États indépendants des contreforts de l'Himalaya et fonda le Népal moderne tel que nous le connaissons aujourd'hui. Ce lieu tiens donc une place importante dans l'Histoire de ce pays.

Classée au patrimoine mondial de l'Unesco , cette ville est cependant très peu touristique : nous avons un mal fou à trouver un logement ! L'hôtel est correct mais semble peu habitué à recevoir du monde ! Ils me servent un verre d'eau au lieu du vin que j'ai demandé ... étrange moment d'incompréhension couplé à mon appréhension d'avoir bu de la "hard water" par erreur.

Nous suivons notre "feeling" et grimpons 3 bons kilomètres de marches pour suivre un flot de pèlerins vers un grand temple qui surplombe la ville. Moment d'étonnement pour les locaux lorsque nous arrivons en pleine cérémonie religieuse : ils préparent un genre de pâte à pain et se préparent à la cuire lorsque tous les regards étonnés mais visiblement contents se tournent vers nous. On nous demande d'où on vient , et lorsque nous répondons que nous venons de France tous sont ravis et nous vantent les mérites de notre équipe de football nationale !

Nous visitons également le musée qui nous éclaire un peu sur les différentes ethnies présentes au Népal. Une journée ou deux ici : c'est largement suffisant pour tout voir.

Nous mangeons de la street food végétarienne : délicieux samoussa à la pomme de terre et aux épices avant de repartir pour Katmandou retrouver Sundar pour passer nos derniers moments au Népal en sa compagnie.

Bref ce voyage aura été empreint de sérénité , plein de rires , de découvertes incroyables . Difficile physiquement et moralement car pauvre et très différent culturellement (et culinairement) de chez nous ; mais c'est avec un plaisir immense que nous y reviendrions .

Merci encore à Sundar et à toute sa famille pour leur accueil , leurs conseils , leur présence à nos cotés tout simplement.

Vous trouverez ici une petite video de notre voyage:

https://www.youtube.com/watch?v=2oKPGT4XQsw&t=4s

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